Emprunter lorsque l’on est endetté

Emprunter lorsqu'on est endetté

Lorsque l’on est candidat pour emprunter et déjà endetté ça parait plus difficile. En fait, ça dépend de quel type d’endettement  et surtout en quelle proportion.

Voici la démarche que je vous propose de suivre :

1/ identifier le bon et le mauvais endettement

Distinguons tout d’abord les différents types d’endettement (que l’on peut résumer à 2 en fait)

  • l’endettement pour financer un bien (matériel ou non) qui conservera ou prendra de la valeur avec le temps
  • l’endettement pour financer un bien ou un besoin dont la valeur se dépréciera avec le temps (ce qui est exactement le cas d’un crédit à la consommation qui finance généralement un véhicule (pas une Ferrari !) la dernière télé hi-tech ou un besoin de trésorerie

Il est donc évident qu’il y a un « bon » endettement et un « mauvais » endettement

2/ garder le bon (pas dur à faire !)

3/ supprimer le mauvais (rembourser par anticipation avec de l’épargne ou vendre le bien et solder le crédit)

Pour se faire une idée de la qualité du dossier de l’emprunteur le banquier utilise un indicateur bien connu (mais pas que lui) : le taux d’endettement (avant et après opération) qui se calcule selon la formule :

somme des mensualités versées / somme des revenus perçus

On parle souvent d’un niveau d’endettement acceptable de l’ordre de 33 % (après opération), ce qui revient à dire qu’il faut dégager un revenu équivalent à trois fois la mensualité envisagée. Sauf que sans prendre en compte le « reste à vivre », le taux d’endettement seul ne veut pas dire grand chose. Le banquier procède donc à une analyse entre le taux d’endettement d’une part et le montant du « reste à vivre » (qui dépend du nombre de personnes qui vivent dans le foyer) d’autre part. Le reste à vivre est généralement évalué à 800 EUR pour un couple + 300 EUR par personne à charge.

Dans le cadre d’un projet immobilier (résidence principale ou investissement locatif), il convient de faire cet état des lieux en amont, prendre les bonnes décisions quelques mois avant. N’oubliez pas que le banquier vous demandera 3 mois de relevés de compte (voir l’article sur Les documents du dossier de prêt), pas 48 ! C’est un laps de temps tout à fait acceptable pour un projet à long terme. Nous verrons comment préparer son dossier dans un prochain article.

Ce qu’il ne faut surtout pas perdre de vue et bien comprendre c’est la notion de risque qui est perçue par le banquier. D’une manière générale, en finance, le risque est représenté par un coût (ou un gain, tout dépend du côté on l’on se place).

Si on prend le cas de placements, on pourrait illustrer les choses ainsi :

  • le Livret A est un placement sûr (peu risqué, du moins en France) et donc il rapporte peu. Il y a en effet peu de chance que la banque qui détient votre épargne fasse faillite et si c’était le cas, l’Etat en garanti une partie (de l’ordre de 75 000 EUR par personne)
  • les marchés financiers (la bourse) quant à eux sont beaucoup plus risqués mais promettent de belles performances… ou de grandes pertes ! (pas de garantie contre la perte en capital)

Ce raisonnement est également appliqué par les assureurs (dont le métier est de prendre des risques) : la prime sera plus élevée si l’on est un mauvais conducteur (plus de risques d’accrochage donc potentiellement plus coûteux pour l’assureur) ou en mauvaise santé (plus de risques de soins donc de remboursements). En revanche, un bon conducteur se verra récompensé de son comportement par un meilleur bonus.

Pour le prêt bancaire c’est exactement la même chose : moins vous représenterez de risque (bonne tenue des comptes, endettement raisonnable) plus le taux de votre prêt sera « câlin » et à l’inverse si votre gestion personnelle est olé-olé (découverts fréquents, rejets de prélèvement ou de chèque, recours au crédit à la consommation…) plus vous êtes susceptibles de rencontrer des difficultés de remboursement et plus le taux proposé – si le dossier est accepté – sera élevé.

Alors, endettés ou pas, n’hésitez pas à vous lancer : Faites le tri dans vos dépenses, soldez votre mauvais endettement et montez votre dossier pour emprunter.

N’hésitez pas à poster vos commentaires ci-dessous à propos de cet article ou de faire part des sujets que vous souhaitez voir aborder sur ce blog.

A bientôt 🙂

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14 Responses

  1. pierre 5 mars 2015 / 22:12

    Je me retrouve exactement dans cet article,
    je ne peut pas contracter un crédit pour un appartement en locatif à cause d’un crédit voiture qui me fait tous juste dépasser les 33% du coup je concentre mes actions dans un seul et même but soldé ce crédit le plus vite possible.

  2. mehdi 4 mars 2015 / 21:11

    Moi j’ai un problème avec mon banquier, j’ai un emprunt pour un logement que je loue et qui me rapporte 130€ de cash-flow ! Et il ne veut pas me prêter car j’ai déjà ce bien là à la location ! Je penses re-faire appel à un courtier du coup pour faire un emprunt !!

  3. Tancrède 4 mars 2015 / 19:30

    Bonjour Sébastien,

    Je suis complètement d’accord avec toi par rapport au mauvais et au bon endettement. Je n’arrive pas à comprendre la logique des gens qui ont un mauvais endettement et qui espèrent une réponse positive de la part du banquier lorsqu’ils veulent faire un investissement plus intéressant.

    Merci à toi pour cet article,

    Tancrède

  4. kamal 4 mars 2015 / 19:24

    Salut Sebastien,

    Quel article de bon sens avec des conseils pertinents et facile à mettre en place mais que beaucoup de monde ne fait pas.
    Je suis tout à fait d’accord avec toi !

  5. Vincent 4 mars 2015 / 13:11

    Bonjour Sébastien.
    Effectivement, je le mauvais endettement à tout pour déplaire. Mais au delà de ces 33%, et même avec un bon endettement, est-il possible de convaincre son banquier pour un autre bon endettement?
    Merci d’avancepour ta réponse et cet article.
    Vincent

    • Sebastien ROUSSEAU 4 mars 2015 / 14:00

      Merci pour ton commentaire Vincent.
      Je te recommande cet article dans lequel je donne quelques pistes
      N’hésite pas à revenir vers moi si tu le souhaites

  6. Marie 4 mars 2015 / 11:50

    Bonjour,

    J’ai acheté un appartement Duflot l’année dernière. J’ai fait cet investissement car je payais à mois toute seule 7260 euros impôt. Cet investissement me permet aujourd’hui de défiscaliser 5600 euros d’impôt par an. C’est-à-dire que j’ai un prélèvement de crédit 1200 euros par mois.
    • 700 euros sont rembourse par de loyer du locataire
    • + 460 sont déduit de mes impôts et
    • j’ai environ 90 euros qui sortent de ma poche tous les mois.
    Lorsque les banques évaluent mon taux d’endettement, j’ai l’impression qu’elles ne prennent pas en compte cette défiscalisation et qu’elle pense donc je mon premier investissement est très mauvais !
    Si je le vends, je perds beaucoup trop d’argent.
    Que me conseilles-tu ? Est-ce un mauvais investissement ? comment faire pour que les banques me refasse confiance pour re invesir dans un investissement locatif ?

    • Sebastien ROUSSEAU 4 mars 2015 / 18:42

      Bonjour Marie,
      je comprends bien ton dilemme : grosse facture fiscale et quitte à payer, autant créer du patrimoine.
      Voici la piste que je creuserai :
      1) savoir à combien les banques évaluent mon taux d’endettement actuel en tenant compte du Duflot
      2) je cherche un « bon » projet d’investissement (classique, dans l’ancien, qui génère un cashflow positif) et une banque qui pratique le calcul du taux d’endettement par compensation.
      Reste à voir dans quelle région tu te trouve et si c’est vraiment difficile (comme Paris par exemple) n’hésite pas à investir dans une région moins prisée mais où le rendement est meilleur.

  7. florent 4 mars 2015 / 09:47

    salut,
    j’ ai un crédit auto actuellement j’ aurais pu l’acheter cash mais j’ai préféré garder cette somme en ‘bas de laine’ après chacun sa stratégie mon banquier ne s’ en plaint pas et ça me permet de sécuriser ma situation.

    • Sebastien ROUSSEAU 4 mars 2015 / 10:16

      Merci pour ton commentaire Florent !
      En fait tout est histoire d’équilibre. Par exemple M. Peugeot m’a « obligé » à prendre un crédit pour avoir l’extension de garantie, donc j’ai pris le minimum ce qui fait 68 EUR/mois. Le banquier le comprend et me laisse tranquille avec ça (il a d’autres clients comme ça). Si maintenant ce crédit représentait 400 EUR ça ne serait pas la même limonade sauf à avoir des revenus proportionnellement supérieurs à ce que représente pour moi les 68EUR. CQFD 🙂

  8. Raphaël C. 4 mars 2015 / 01:43

    Le mauvais endettement, quel fléau ! C’est quelque chose que je n’ai jamais compris et que je ne comprendrais jamais je crois, surtout quand on voit ce que les gens s’achètent avec ces crédits… aberrant ! Merci pour cet article qui recadre un peu tout ça !

  9. Alex 4 mars 2015 / 00:26

    Salut Sébastien.

    Pour moi qui est un crédit conso en cours, je comprend bien tes mots et le frein que cela peu présenter pour emprunter  » a nouveau  » . J’ai des projets a venir et la lecture de ton article me permets de bien dissocier le bon et le mauvais endettement, merci

  10. william 4 mars 2015 / 00:01

    Bonsoir,

    Il est vrai que les crédits à la consommations sont un vrai frein à la présentation d’un dossier de financement immobilier. Pourtant ce sont les banques elles-mêmes qui incitent les gens à prendre ces crédits qui nous amène à avoir ce « mauvais endettement ».

  11. Gaëtan 3 mars 2015 / 23:57

    Rembourser ses dettes c’est s’enrichir comme dit le dicton.
    Pour épurer ses comptes trois mois avant d’avoir vu le banquier, il faut donc sacrément anticipé 😉